Le lettrage BD
Un art subtil aux enjeux et normes insoupçonnés

Le lettrage BD
Un art subtil aux enjeux insoupçonnés


Dans l'univers captivant de la bande dessinée, le savoir-faire graphique du lettreur revêt une importance primordiale, bien qu'il demeure souvent méconnu. Il transcende largement la simple transcription des dialogues et des bruitages, s'élevant au rang d'art à part entière dans la construction visuelle du lettrage d'un comic, d'un manga ou d'une bande dessinée. L'exécution du lettrage relève d'une démarche méticuleuse, exigeant une coordination fluide entre l'auteur, l'illustrateur et le lettreur, tout en requérant une maîtrise technique et artistique en harmonie avec des normes spécifiques.

Cet article plonge dans l'univers complexe du lettrage au sein de la BD, explorant ses nuances, ses enjeux et les lignes directrices qui le régissent.

 

L'art du lettrage BD

L'art du lettrage dans la BD consiste en l'intégration minutieuse des textes au sein des bulles et des éléments graphiques, tout en préservant une harmonie visuelle et une lisibilité optimale. Chaque choix, qu'il s'agisse des polices de caractères adoptées, des tailles des lettres, des emplacements stratégiques ou des styles singuliers, participe activement à la transmission des émotions et de l'atmosphère narrative de l'histoire. Un lettrage habilement exécuté se mue en un catalyseur d'immersion lors de la lecture.

Les enjeux du lettrage BD

Placé stratégiquement dans la BD, le lettrage assume un rôle clé dans la conduite de la lecture et la facilitation de la compréhension narrative. Dans son agencement, les bulles de dialogue suivent généralement l'ordre de lecture, de gauche à droite et de haut en bas, et les queues de bulles pointent avec adresse vers la bouche des personnages parlants. En outre, le texte narratif, dépeignant actions, pensées et informations complémentaires, trouve souvent sa place dans les espaces vides entre les illustrations.

Une exécution maladroite du lettrage peut déséquilibrer le rythme de la narration, semer la confusion dans les dialogues ou détourner l'attention du lecteur. Il est donc impératif qu'il s'adapte aux particularités graphiques propres à chaque case, respectant les contraintes spatiales tout en fusionnant harmonieusement avec les visuels. Ainsi, le lettrage s'érige en véritable vecteur narratif, renforçant l'impact visuel et émotionnel de la bande dessinée.

Les onomatopées, mélange subtil de mots et de créations graphiques, ajoutent une dimension sensorielle singulière à la bande dessinée, insufflant vie aux actions et aux péripéties figées sur la page. Elles englobent un éventail de sons allant des explosions aux cris, des mouvements aux chutes d'objets, des éclaboussures aux bruits d'animaux, et bien plus encore.

La transcription de ces onomatopées se révèle être un défi de taille, du fait qu'elles traduisent des sons difficilement représentables littéralement. Les auteurs et les lettreurs de BD doivent dénicher les mots ou combinaisons de lettres qui évoquent de manière significative le son en question, tout en collant à l'action ou à l'objet dépeint.

La complexité émane du caractère subjectif des sons, susceptibles de varier d'une personne à l'autre. Prenons l'exemple du son d'une explosion, traduit en "BOOM", "KABOOM", "BOUM", "BANG" et ainsi de suite. Chaque choix transmet une nuance sonore légèrement différente, en fonction du contexte de la scène et de l'intention de l'auteur.

De surcroît, les onomatopées font souvent l'objet d'une stylisation visuelle destinée à accrocher l'œil du lecteur, contribuant ainsi à l'atmosphère graphique globale. Les lettres peuvent être agrandies, déformées, ombrées ou même mise en relief, tout cela afin d'illustrer l'intensité du son. De concert avec les couleurs et les formes choisies, elles participent activement à l'impact visuel de l'onomatopée.

Les normes du lettrage BD

L'industrie de la bande dessinée s'est dotée de normes spécifiques pour garantir la cohérence et la lisibilité du lettrage. Les bulles doivent être positionnées de manière logique, en respectant les sens de lecture. Les tailles de police doivent être adaptées à la taille des bulles et à la distance de lecture. De plus, l'orthographe, la grammaire et la ponctuation doivent être irréprochables pour éviter toute confusion ou incompréhension.

Les polices de caractères utilisées dans le lettrage de la BD sont soigneusement choisies pour correspondre au ton de l'histoire et aux caractéristiques des personnages. Les polices peuvent varier en épaisseur, en taille et en style pour représenter différents états d'esprit ou des voix distinctes.

Les bulles de dialogue sont des formes généralement ovales ou arrondies qui contiennent les paroles des personnages. Elles sont placées près de la bouche du personnage qui parle et sont reliées par des traits ou des pointillés. Souvent teintées de couleurs variées, elles distinguent les différentes voix en présence.


En conclusion, le lettrage BD,  manifeste subtil de créativité, dépasse le simple stade de la transcription. Il façonne l'esthétique globale de la bande dessinée et joue un rôle incontournable dans la transmission narrative. Les défis inhérents au lettrage, associés aux normes strictes qui le gouvernent, sollicitent une maîtrise artistique et technique incontestable. La prochaine fois que vous plongerez dans une BD, prenez un instant pour savourer le travail minutieux des lettreurs, donnant vie aux mots sur la page avec une précision empreinte de génie créatif. 😉

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